Partie des Sables d’Olonne le 4 septembre 2022, en compagnie de 16 autres solitaires (dont trois dans le classement « Chichester »), Kirsten Neuschäfer n’en finit plus d’impressionner ceux qui la suivent à terre. Pourtant, au départ, cette Sud-Africaine de 40 ans ne faisait pas mystère de son envie de gagner cette course pas comme les autres, dite « à l’ancienne ».
Une course différente, sans la technologie moderne, sans l’aide de la navigation par satellite. Une course autour du monde par les trois caps où les bateaux de série doivent mesurer de 9,75 à 10,97 mètres (32 à 36 pieds), avoir été conçus avant 1988, tout en étant dotés d’une quille longue et d’un safran fixé à son bord de fuite.
Déjà 9 abandons
Passée en 6e position à Lanzarote, Kirsten Neuschäfer était en 2e position au Cap en Afrique du Sud. Là voilà donc en tête au cap Horn, une première. Avec cette question, peut-elle devenir la première femme à remporter un tour du monde en solitaire et sans escale ?
Sur les 13 concurrents au départ dans la catégorie « course », 9 ont déjà abandonné, dont le Moëlannais Damien Guillou qui s’est définitivement arrêté au Cap en Afrique du Sud.
Ils ne sont donc plus que quatre en course : à 500 milles derrière Kirsten Neuschäfer, on trouve l’Indien Abhilash Tomy qui a connu une avarie de régulateur d’allure au vent de la côte chilienne. Il va, lui aussi, doubler le cap Horn. À 1260 miles du leader, on trouve l’Autrichien Michael Guggenberger, tandis que l’Anglais
Simon Curwen (catégorie « Chichester ») est toujours au mouillage au Chili, dans l’attente de bonnes conditions pour repartir.
Après avoir participé, fin décembre, au sauvetage du Finlandais Tapio Lehtinen, dont le bateau a coulé, la navigatrice possède un bonus temps de 35 heures.
L’équivalent de 11 tours du monde dans son sillage
Cette course autour du monde, dont la première édition a été remportée en 2019 par Jean-Luc Van den Heede, 73 ans, après 211 jours, 23 h 12’, soit sept mois de mer, s’avère particulièrement difficile cette fois.
Seule femme engagée, Kirsten Neuschäfer, qui navigue sur « Minnehaha », un Cape Georges Cutter 36, n’est pas une débutante. Depuis 2006, la voile est son métier : elle a notamment travaillé pour Skip Novak lors d’expéditions en Géorgie du Sud, dans la péninsule antarctique, en Patagonie et aux Malouines. C’est elle que les équipes de télévision viennent chercher pour tourner des images dans des endroits reculés, en Antarctique notamment. Au compteur, Kirsten Neuschäfer affiche plus de 250.000 milles nautiques, soit l’équivalent de 11 tours du monde.
Mais la Sud-Africaine est aussi une aventurière : à 22 ans, elle n’a pas eu peur d’avaler 15000 km à vélo entre l’Europe et son pays natal. Elle a également traversé le nord-ouest de l’Afrique et l’Afrique centrale jusqu’en Afrique australe, pour finir au cap des Aiguilles.
Si tout se passe bien lors de la remontée de l’Atlantique, Kirsten Neuschäfer pourrait être de retour sur la ligne d’arrivée en avril prochain en Vendée.
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