De nouveaux pensionnaires ont rejoint Océanopolis, parc de découverte des océans à Brest. Mais les coraux arrivés vendredi 10 mars 2023 proviennent d’un canal un peu particulier.

Ces douze squelettes ont été saisis en février 2020, par les douanes de Brest, après que les fonctionnaires ont découvert, sur des sites de revente entre particuliers, une annonce cédant le lot contre 900 €. Problème : il est « totalement interdit de transporter et de revendre, sans certificat, ces espèces, comme de nombreuses autres menacées d’extinction et protégées par la Convention de Washington de 1973 », explique Yves Bourlieux, directeur des douanes de Bretagne.

Le 4e trafic le plus rentable

Le vendeur, « un nord-finistérien âgé d’une soixantaine d’années », dit avoir récupéré les coraux au cours de voyages, et assure ignorer l’interdiction de les vendre. « Semblant de bonne foi », le retraité a cette fois-ci échappé à l’amende, mais a donc vu toute sa collection saisie.

Les coraux rejoindront les programmes d’exposition d’Océanopolis, afin « de sensibiliser le public à la disparition quasi programmée des récifs », précise Dominique Barthélémy, conservateur en charge du milieu vivant. 

Les pressions extrêmes subies par ces espèces sont dues à la fois au réchauffement climatique, à la surpêche et à la pollution, mais aussi aux prélèvements liés au tourisme. Parmi les espèces saisies, la corne d’élan a disparu à 90 % des récifs des Caraïbes.

Ce n’est pas la première fois que le centre de découverte des océans reçoit de la part des douanes des animaux saisis. Carapaces de tortues et rostres de poissons font partie des prises régulières des fonctionnaires.

« En moyenne chaque année, au niveau national, les douanes effectuent plus de 500 constatations portant sur des espèces animales ou végétales protégées, qu’il s’agisse d’animaux vivants ou naturalisés, de défenses ou encore de fourrures », indique le directeur régional des douanes, évoquant « le 4e trafic le plus rentable après les drogues, les êtres humains et les armes. »